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Je suis au camp 1 sur la face sud de l’Everest. J’ai l’embarras du choix en ce qui concerne la sélection d'un coloc pour partager la tente. J’y vais pour la tranquillité assurée et je choisis le Norvégien .
Cependant, j'ai une inquiétude : où diable sont les toilettes ? Considérant la présence d'une trentaine de grimpeurs autour de moi, vous comprendrez qu'il est particulièrement difficile d'avoir de l’intimité dans cet environnement désertique . Le temps passe, je commence à perdre mon sourire. Le lendemain j'aperçois un des membre de l'équipe qui creuse un trou dans la neige au loin qui s'accroupit devant tout le monde pour la production de son numéro deux. Il est hors de question que je l'imite. Nous voilà en direction du C2 sous un soleil de plomb . Le parcours est beaucoup plus facile qu’au mois d'octobre précédent, lorsque j'ai fait ma première tentative sur la montagne . La piste est magnifiquement entretenue. Retour au C1 pour le lunch. Nous avons l’estomac en grève. Je ne suis pas capable d'ingérer de la nourriture. Le problème est lié à l’altitude mais aussi au fait que j'ai les intestins gonflés à bloc. Finalement, impossible de faire autrement, je craque ! “ Sorry man, I don't find another place for my "number two". Is it possible for you to exit the tent ? ” Les besoins primaires deviennent une, sinon la, préoccupation qui nous habite. Il est essentiel en montagne de vite apprendre à marcher sur son ego et sur la timidité naturelle. Bref, morale de cette histoire: pas facile de partager sa tente avec une femme ! |
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